Il faut prendre en considération de nombreux facteurs au moment de faire des choix de placements, notamment le rendement potentiel, la catégorie d’actif, le niveau de risque et la diversification du portefeuille. Toutefois, il ne faut pas non plus oublier le montant d’impôt qu’il y aura à payer, souvent négligé.

Même si l’incidence fiscale n’est pas une préoccupation immédiate pour ce qui est de l’épargne à l’abri de l’impôt, c’est un facteur important dont il faut tenir compte dans le choix d’un produit d’épargne autre qu’un CELI, un REER, un FERR, un REEE ou un REEI, car les revenus en intérêts, les dividendes et les gains en capital réalisés sont tous assujettis à l’impôt annuel.

Ainsi, si vous gagnez plus de 162 278 $ (2022) par année, ou si vous avez un facteur d’équivalence élevé provenant d’un régime de retraite d’employeur, le plafond annuel de cotisation à un REER peut vous empêcher d’épargner le montant dont vous avez besoin pour produire un revenu de retraite adéquat uniquement au moyen d’un REER.

Pour les Canadiens ayant un revenu élevé, même des objectifs modestes de revenu de retraite, par exemple 70 % de leur revenu avant retraite, peuvent être difficiles à atteindre uniquement au moyen d’un REER. Il est fort probable que vous compterez en partie sur un CELI ou de l’épargne non enregistrée pour maintenir le mode de vie que vous souhaitez à la retraite. Le fait de comprendre le traitement fiscal du revenu de placement tiré d’un compte d’épargne non enregistré peut vous aider à réduire au minimum l’impôt à payer et donc à garder plus d’argent dans vos poches.

Voici quatre stratégies pour vous aider à réduire votre impôt, à surpasser l’inflation et à vous rapprocher de la réalisation de vos objectifs financiers.

1. Adopter une approche intégrée

La première étape que vous devez suivre pour atteindre l’efficacité fiscale est de tenir compte de tous vos actifs au moment d’établir votre stratégie financière. Cela comprend l’épargne enregistrée et non enregistrée, y compris les REER, les CELI, les régimes de retraite offerts par les employeurs, vos biens immobiliers, la valeur de rachat d’une assurance vie, les actifs commerciaux ainsi que les actifs, les ressources et l’épargne de votre conjoint.

Cette approche intégrée de la planification permet d’équilibrer différents besoins financiers. Ainsi, une approche intégrée tient compte autant de l’avantage qu’il y a à cotiser régulièrement à un CELI ou un REER pour réduire les impôts sur les revenus de placement, que de celui qu’il y a à rembourser un prêt hypothécaire ou une dette pour lesquels le paiement de l’intérêt n’est pas déductible d’impôt.

Une approche intégrée signifie aussi que vous faites une certaine planification afin de déterminer l’impôt que vous pourriez devoir payer une fois à la retraite et prenez les mesures qui pourraient réduire cet impôt. Il pourrait, par exemple, être approprié d’établir un REER de conjoint.

2. Tirer le maximum de vos placements dans un portefeuille enregistré

Après avoir choisi la répartition appropriée de l’actif (espèces, titres à revenu fixe et actions), envisagez d’organiser vos placements de manière à réduire au minimum l’impôt à payer. Par exemple : 

Vous devriez garder dans vos REER ou CELI les placements qui sont assujettis au taux d’imposition le plus élevé ou ceux qui offrent une possibilité faible ou nulle de reporter l’impôt s’ils sont détenus hors d’un CELI, d’un REER ou d’un FERR. En voici des exemples :

  • Certificats de placement garanti (CPG) ordinaires, CPG indiciels et CPG liés au marché. 
  • Bons du Trésor, obligations ordinaires et obligations à coupons détachés (qui sont pleinement imposés chaque année comme un revenu d’intérêts, même si aucun revenu annuel n’est perçu).
  • Fonds du marché monétaire. 

3. Envisager des placements activement négociés, des placements à l’étranger et des placements visant la croissance

Si votre tolérance au risque est plus élevée et que vous préférez investir dans des placements axés davantage sur la croissance ou des placements activement négociés, vous pourriez vouloir les détenir dans un CELI ou un REER afin que les gains en capital réalisés chaque année ne soient pas assujettis à l’impôt. Par ailleurs, vous perdriez l’avantage au point de vue fiscal d’utiliser les pertes en capital pour contrebalancer les gains. Enfin, veillez à ce que le montant des opérations effectuées dans votre CELI ne fasse pas en sorte que l’Agence du revenu du Canada (ARC) considère que votre CELI sert à l’exploitation d’une entreprise.

Cependant, faites attention à la retenue d’impôt étranger pour les titres étrangers détenus dans un compte enregistré. Si vous détenez des actions étrangères dans un compte non enregistré, vous pouvez généralement demander un crédit d’impôt étranger pour le montant de l’impôt retenu sur votre impôt à payer au Canada. Toutefois, si le dividende étranger est versé dans un compte enregistré, vous ne pourrez pas toujours récupérer la retenue d’impôt étranger, puisque vous n’aurez accès à aucun crédit. La convention fiscale intervenue entre les États-Unis et le Canada exempte les dividendes américains d’impôt à la source lorsque ceux-ci sont versés dans un REER ou un FERR. Comme cet allégement ne s’applique pas à un CELI ou à un REEE, il vaut mieux conserver les titres américains produisant des dividendes dans un REER.

Si vous avez maximisé vos cotisations aux CELI et aux REER, pensez à des placements imposés à des taux plus faibles ou offrant la possibilité de reporter l’impôt dans vos comptes non enregistrés. En voici des exemples :

  • Les fonds communs de placement en actions axés sur la croissance qui génèrent principalement des gains en capital, dont seulement 50 % sont imposables.
  • Les actions privilégiées et autres placements qui génèrent des dividendes au Canada admissibles au crédit d’impôt pour dividende de source canadienne. 

4. Détenir et reporter

Une fois que vous avez établi un portefeuille d’actions bien diversifié, gardez-le à long terme afin que puissent être reportés les gains en capital et les impôts. Cette stratégie présente, entre autres, les avantages suivants :

  • Accroissement de la capitalisation à imposition différée. Les gains en capital accumulés servent de capital supplémentaire sur lequel vous pouvez gagner de l’argent à un taux avant impôt.
  • Remboursement de capital. Les placements qui distribuent un remboursement de capital peuvent aussi aider à reporter l’impôt puisque la distribution future est imposée comme faisant partie du gain en capital au moment de la vente du placement.
  • Taux d’imposition plus faible à l’avenir. Non seulement l’impôt sur les gains en capital est reporté, mais il peut être moins lourd à l’avenir (si les taux baissent ou si vous passez à une tranche d’imposition inférieure). 
  • Tendance moindre à acheter à prix élevé et à vendre à prix bas. Beaucoup de Canadiens achètent à prix élevé et vendent à prix bas, ce qui réduit considérablement la croissance de leurs portefeuilles. Les études montrent que la synchronisation des marchés est en général inefficace et fonctionne rarement. 
  • Éviter les commissions et les coûts liés aux opérations. Les opérations fréquentes entraînent souvent des commissions plus élevées et d’autres coûts d’opération.

Les avantages de cette stratégie devaient être comparés régulièrement aux perspectives de placement dans le cas des placements individuels. Les renseignements contenus dans le présent article sont de nature générale. Obtenez les conseils d’un fiscaliste au sujet de votre situation personnelle.